Équité, intégrité, responsabilité et respect sont au cœur de l’éthique dans le sport. Cependant, la réalité est tout autre. Comment les organisations sportives peuvent-elles instaurer des pratiques de gouvernance et d’éthique afin de prévenir et résoudre ces enjeux?

Notre webinaire « Sport et éthique : nouveaux défis et vieux démons » avec Me Richard Pound et Chantal Petitclerc a mis en lumière des solutions : découvrez-les.

Dick Pound

Me Richard Pound est une personnalité marquante du milieu sportif. Ancien membre de l’équipe olympique de natation, il a évolué au sein du Comité olympique canadien (COC) et du Comité international olympique, où il a été nommé à la vice-présidence à 2 reprises. Le juriste a également fondé l’Agence mondiale antidopage. Au cours de ses mandats à la tête de cette organisation, il a harmonisé les règles et les politiques sur les substances interdites dans les sports.

Chantal Petitclerc

Chantal Petitclerc s’est pour sa part illustrée dans le mouvement paralympique. Ayant perdu l’usage de ses jambes à l’âge de 13 ans, elle est devenue une athlète de haut niveau en fauteuil roulant. En 2016, après un brillant parcours au cours duquel elle a accumulé les médailles et les honneurs, elle a fait son entrée au Sénat canadien.

En s’appuyant sur leurs riches expériences, Me Richard Pound et Chantal Petitclerc soulèvent de nombreux enjeux éthiques touchant le milieu sportif.

L’intégrité

Pour Me Pound, la vigilance est de mise afin que les athlètes puissent pratiquer leur sport dans les règles et que les organisations qui les chapeautent soient dirigées adéquatement : « Les codes de conduite et les règles déontologiques font désormais partie des mécanismes de gouvernance moderne. »

Et pour cause, car des problèmes inhérents demeurent : des sportifs et des sportives continuent d’utiliser des produits dopants au péril de leur santé, les résultats de compétitions peuvent être manipulés, et des paris truqués prennent place et faussent les résultats sportifs.

Afin d’illustrer le tout, Me Pound rappelle les expériences de Sylvie Fréchette en nage synchronisée aux Jeux olympiques de Barcelone, en 1992, du couple Jamie Salé et David Pelletier en patinage artistique, en 2002, à Salt Lake City, ainsi que du duo formé par Tessa Virtue et Scott Moir en danse sur glace, à Sotchi, en 2014.

« Dans les 2 premiers cas, nous avons obtenu des médailles d’or supplémentaires [mais dans le 3e], les Canadiens ont été injustement privés d’une médaille d’or », soutient-il.

En marge des compétitions, il y a aussi la fraude et la corruption qui entachent les organisations sportives. Me Pound cite entre autres le cas de la Fédération internationale d’haltérophilie, dont l’ancienne tête dirigeante, Tamas Ajan, est accusée d’avoir camouflé le dopage massif des athlètes.

« Si on ne suit pas les règles du jeu, ce n’est pas du sport », insiste celui qui a mené une prolifique carrière au sein du mouvement olympique.

La diversité

La diversité et l’inclusion représentent un autre défi du milieu sportif. Aux Jeux olympiques de Tokyo, la délégation canadienne comprenait 60 % de femmes, ce qui a enchanté Chantal Petitclerc.

« Mais, derrière la scène, parmi les entraîneurs et les directeurs de haute performance, on est très loin de 50 % de femmes, soulève-t-elle. Dans les conseils d’administration, on est aussi très loin de l’équité des genres. Il reste beaucoup de travail à faire. »

Cette iniquité se répercute sur la couverture médiatique, qui accorde moins d’attention aux athlètes féminines qu’à leurs homologues masculins. Chantal Petitclerc lance l’idée que les subventions remises aux médias canadiens soient accompagnées d’exigences sur l’équité entre les genres.

Les enjeux de la diversité et de l’inclusion touchent évidemment les athlètes paralympiques, qui sont membres des organisations sportives, au même titre que les sportifs et sportives n’ayant pas de handicap.

« C’est intéressant parce que si on réussit leur inclusion [les athlètes paralympiques] se retrouvent comme des petits poissons dans un grand bocal puisque les autres prennent beaucoup plus de place, souligne Chantal Petitclerc. Est-ce que c’est vraiment dans leur intérêt? »

Elle ajoute que le mouvement paralympique obtient moins d’attention médiatique et donc moins de financement : « Les athlètes olympiques qui sont revenus avec une médaille [des Jeux de Tokyo] ont reçu un podium bonus [de la part du COC], mais les athlètes paralympiques n’ont rien reçu. C’est inacceptable! »
Selon Chantal Petitclerc, le gouvernement du Canada devrait être responsable de remettre ces bourses, plutôt que les comités olympique et paralympique.

La sécurité

Comme dans plusieurs autres secteurs d’activités, des scandales de harcèlement et d’abus ont éclaboussé le monde sportif. « On s’entend tous pour dire que c’est tolérance zéro », déclare Chantal Petitclerc.

Elle se questionne toutefois sur l’équilibre à trouver entre la nécessité de se dépasser et le respect qui doit prévaloir dans la pratique sportive de haut niveau : « Il y a beaucoup d’entraîneurs qui se demandent ce qu’ils peuvent faire et dire. La haute performance exige une discipline excessive si on veut grimper sur le podium. »

Me Richard Pound et Chantal Petitclerc conviennent que la réflexion sur l’éthique dans le milieu sportif est loin d’être terminée.

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